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05/01/2025
Par Serge Maupouet, Secrétaire national du MRC
En 2025, contre l’idéologie de la régression des droits et du contrôle systématisé, pour une société aux solidarités renforcées, construisons l’alternative républicaine et sociale
L’actuel Président de la République fait mener avec constance par ses Premiers ministres et leurs gouvernements, des politiques de droite caractérisées par des mesures épargnant les plus forts et les favorisant fiscalement. « En même temps » la réduction des moyens des services publics, ressource essentielle pour tous nos concitoyens, aggrave encore plus fortement la situation des plus démunis.
Les désaveux populaires subis par le macronisme se succèdent de façon franche et massive, de la crise des gilets jaunes (2018-2019) aux défaites électorales majeures lors des élections européennes puis législatives (juin-juillet 2024), en passant par le rejet massif de la réforme des retraites (2023). La sanction parlementaire à l’encontre du gouvernement BARNIER (décembre) – la précédente censure d’un gouvernement remontant à 1962 –, ne pouvait surprendre personne puisque celui-ci proposait de mener la même politique … en pire.
Le nouveau gouvernement semble suivre le même chemin : quid de la souveraineté alimentaire et industrielle, de la recherche et de l’enseignement, des investissements vitaux pour l’avenir ? De plus, au vu de la composition du gouvernement BAYROU, le volet social s’annonce comme devant rester un parent pauvre des politiques publiques. N’est-il pas significatif que le nouveau Premier ministre fasse revenir en même temps au gouvernement un ancien Premier ministre qui a conduit dès 2014 une politique d’austérité dans le cadre d’une Union européenne disciplinaire sur le plan budgétaire, et un ancien ministre du Travail qui jouait déjà, à la même époque, de la provocation en appelant à ce que Pôle Emploi renforce ses contrôles pour s’assurer « que les gens cherchent bien un emploi », alors que c’est l’emploi en nombre et en adéquation aux besoins qui manque ? Les politiques menées en direction du monde du travail n’échappent pas au carcan de l’idéologie dominante, néolibérale et autoritaire, aux politiques de réduction des moyens et des droits, aux contrôles bureaucratiques systématisés, à la suspicion sciemment entretenue à l’encontre de nos concitoyens privés d’emploi.
Dès la première élection du Président Macron, le MRC pouvait relever que le budget subissait des coupes venant réduire les moyens de Pôle Emploi, des missions locales ou de l’AFPA (formation des adultes). Début 2024, après la nomination d’un nouveau Directeur général proche du président de la République, Pôle emploi, opérateur public de l’emploi créé en décembre 2008 par la fusion de l’ANPE et du réseau de l’assurance chômage (Assédic), a été transformé en France Travail avec un objectif affiché de « faire mieux avec moins », un élargissement de ses missions, et une modification de dispositifs suivant les directives de loi dite « pour le plein emploi » (décembre 2023).
A compter de janvier 2025, toutes les personnes sans emploi sont appelées à s’inscrire à France Travail, dont les allocataires du RSA et leurs ayants droit, les personnes accompagnées par Cap emploi, les jeunes suivis par les Missions locales. On estime à 1,3 million les personnes supplémentaires à suivre. Les agents de l’opérateur voient augmenter leurs « portefeuilles » surchargés alors même qu’ils travaillent déjà dans des conditions très difficiles. C’est dans ce contexte que ceux qui président aux évolutions de l’opérateur public souhaitent s’appuyer sur des gains d’efficience (suivant la novlangue) avec recours aux algorithmes et à la soi-disant « intelligence artificielle » (oxymore désignant en l’espèce une trieuse) pour orienter les inscrits au sein du Réseau national pour l’Emploi, mais aussi renforcer le recours à la sous-traitance et aux opérateurs privés de placement, et se dispenser d’environ 2900 postes d’ici 2027.
L’effet ciseau – augmentation des besoins d’accueil et d’accompagnement, restriction des moyens disponibles pour accueillir et accompagner – est flagrant. Les remises en cause des droits sont soulignées par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH). Et les évolutions en cours tendent à faire porter sur les bénéficiaires des prestations sociales la responsabilité des situations dans lesquelles ils se trouvent, alors qu’ils n’ont bien évidemment aucune prise sur la situation économique – locale ou globale – dont la dégradation se manifeste par l’accumulation des plans sociaux et défaillances d’entreprises…
Où en est la promesse républicaine quand on refuse farouchement d’augmenter les impôts des ultra-riches mais qu’on accable de mesures vexatoires et appauvrissantes les plus en difficulté ?
Le MRC tiendra son Congrès national en 2025 et portera des propositions afin de construire une alternative républicaine et sociale incluant un modèle social progressiste, la défense du monde du travail et la réindustrialisation, une véritable politique de l’insertion et de l’emploi, une société aux solidarités renforcées, des services publics financés à la hauteur des besoins et pleinement mis en œuvre dans l’intérêt de tous nos concitoyens.